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The LS JAZZ Project : Rideau !

 

Par Chrisitian Ferreboeuf – Sol FM

 

Requiem pour un son...

Leçons de jazz grandeur nature pour collégiens croix-roussiens, le LS Jazz Project a donc tiré sa révérence. Le son du jazz ne résonnera plus dans la salle Sangoma Everett du collège Jean-Baptiste de La Salle. Depuis 1999, Yves Dorison créait des concerts inédits pour des publics variés essentiellement constitués d'élèves et de parents. Quelques amateurs convaincus avaient pris l'habitude de « monter » à La Croix Rousse, deux à trois vendredis par an... Il leur faudra désormais prendre d'autres directions car on n'imagine pas le fondateur renoncer à une si belle idée !

 

Black clarinettes...

 

Le clarinettiste Pierre Horckmans (Blast, Watchdog...) venait pour la première (et dernière...) fois au 45  rue Denfert-Rochereau. Il était le partenaire d'un soir du batteur « résident » Bruno Tocanne et du contrebassiste « locataire » Sébastien François. La musique qui nous fut offerte était essentiellement composée de partitions personnelles déchiffrées dans l'après-midi, dont « Polza » inspirée par le héros de la bande dessinée « Blast » (!) de Manu Larcenet. Le clarinettiste nous présenta aussi « Beatrice » du saxophoniste Sam Rivers, créée en 1964. Il y avait une Béatrice dans la salle...

 

Ballade de mélodies, elles sonnent...

 

Tout en douceur, le trio avait choisi de s'exprimer avec délicatesse. Un soupçon de swing se glissait discrètement çà et là, mais la ballade s'est taillé la part du lion. Selon les besoins de la cause à défendre, Bruno Tocanne usait de ses baguettes, fagots ou balais. Sébastien François, quant à lui, s'exprima surtout à mains nues mais fit aussi usage de l'archet.  Pierre Horckmans a une prédilection marquée pour la clarinette basse mais prit parfois la clarinette. De temps en temps, le son soufflé passait par la palette des effets électroniques.

 

Aux enfants, la chance...

 

Fidèle à sa tradition, le trio des premières rangées était occupé par les élèves. Ceux-ci ponctuaient chaque fin de morceau d'une ovation enthousiaste alors qu'ils avaient passé l'essentiel de leur temps à s'agiter et à (ab)user de leurs portables ! Public ô combien paradoxal qui se balançait quand le swing pointait son nez, brandissait la lampe torche de son smartphone, façon « grande messe  rock'n roll »  tout en ne semblant prêter aucune attention au travail des musiciens ! Un trio d'intervieweuses en herbe rencontra ceux-ci en bord de scène à l'issue du concert quand d'autres rangeaient tables et chaises.

 

Il est venu nous dire qu'il s'en allait...

 

En une heure chrono, l'éphémère trio avait montré que le jazz reste la musique de l'instant, celle du spectacle vivant par excellence. Qu'écouteront plus tard les jeunes auditeurs ? Qu'importe, leurs oreilles auront entendu autre chose que la bouillie de leurs mp3... C'était une belle utopie que l'on retrouvait pour la dernière fois. Depuis 1999, des festivals ont disparu, des clubs sont apparus, le projet a atteint son terme, le jazz a survécu...

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JAZZ RHONE ALPES

BRUNO TOCANNE   REMI CHARMASSON   BERNARD SANTACRUZ

Vendredi 05 mai 2017 - Par Christian Ferreboeuf

Pour son deuxième et dernier concert de cette modeste saison, le LS Jazz Project poursuit la résidence du batteur Bruno Tocanne. Fin de semaine de classe, long week-end à la clé, l'agitation collégienne des premiers rangs est vite apaisée par Yves Dorison, initiateur de cet atypique projet pédagogique et musical. Fidèle à son principe, l'heure musicale qui nous est proposée met en scène un trio inédit en « première mondiale ! ». Les invités sont Bernard Santacruz, le contrebassiste et Rémi Charmasson, le guitariste.

Installé derrière une Gretsch rouge, le batteur use de toutes ses baguettes, mailloches, balais, rod sticks sur ses cymbales, toms, caisse claire et charleston avec l'aisance du vieux routier aussi à l'aise dans tous les univers visités lors de cette soirée croix-roussienne. Le contrebassiste se fait tour à tour maître de l'accompagnement ou émérite soliste selon les besoins de la cause défendue. Le guitariste varie les techniques sur les cordes de sa Telecaster avec des touchers qui vont des frottements aux arpèges en usant de quelques pédales d'effets au gré des contrées évoquées. Leur répertoire nous emmène de ci de là dans les rythmes rock de Jimi Hendrix, jazz de Hampton Hawes , groove de Bobby Hebb (Sunny), chanson de Leonard Cohen (Hallelujah). Dans un même morceau, le trio diversifie les échanges, laisse la place à de bien beaux solos, revient au thème avec aisance et se laisse volontiers surprendre par la conclusion amenée par l'un ou l'autre. Surprise aussi : l'invitation à partager Witchi Tai To de Jim Pepper avec les trompettistes Rémi Gaudillat et Vincent Guglielmi qui encadrent, le temps d'un titre et sans micro, le contrebassiste. Joli moment d'émotion quand les enfants chantent naturellement les refrains d' Hallelujah en agitant les bras...

Ce trio d'un soir a su capter l'attention du jeune public en proposant un programme à la fois évocateur et riche d'improvisation capable de satisfaire les attentes d'auditeurs avisés comme profanes, les trois complices se promenant entre délicatesse, énergie, douceur, efficacité, sérénité, tonicité. Plaisir d'offrir, plaisir de recevoir ! Réservez votre soirée du 16 juin, "These foolish things", le film retraçant le projet 2016-2017, sera projeté dans la salle Sangoma Everett du collège Jean-Baptiste de La Salle. "Des extraits de concerts, des interviews, des fous rires et plus encore".

 

JAZZ RHONE ALPES

BRUNO TOCANNE SEBASTIEN FRANCOIS   FRED ROUDET

Vendredi 09 décembre 2016 - par Christian Ferreboeuf

​C'est déjà la saison 7 de la résidence de Bruno Tocanne dans le cadre du LS Jazz Project du collège Jean-Baptiste de La Salle qui n'accueillera cette saison que deux épisodes dans l'établissement croix-roussien...

Porté à bout de bras par Yves Dorison et quelques rares collègues, le LS Jazz Project se propose de faire découvrir le jazz d'aujourd'hui à un public de collégiens et de parents d'élèves. Les premiers rangs se remplissent d'écrans de portables dans les mains d'élèves en fin de trimestre. Les « quatrièmes » accueillent les « sixièmes », leurs parents et les quelques « extérieurs » à l'établissement... Qu'il est bon de retrouver une salle de classe et ses chaises en bois, loin de la foule des illuminations !

Rappelons que ce projet, né à la fin du XXème siècle, permet aux collégiens et leurs familles de côtoyer le jazz en écoutant des formations inédites. En ce weekend de Fête des Lumières, le maître des lieux nous présente le résident Bruno Tocanne qui s'installe derrière fûts et cymbales, Sébastien François qui relève sa contrebasse et Fred Roudet armé de sa trompette et de son bugle. On éteint les portables, on papote avec voisines et voisins quand résonnent les premières notes de All blues, célébrissime thème de Miles Davis entamé par la contrebasse, suivie par la batterie avant que la trompette ne les rejoigne avant d'être bouchée pour la conclusion. My funny Valentine de Rodgers et Hart lui succède en évoquant immanquablement Chet Baker... Tout au long du concert, quel bonheur d'entendre des standards revisités par ce trio inédit ! Dommage que certaines jeunes oreilles n'aient pas ressenti toutes les subtilités d'un répertoire essentiellement composé de ballades... L'écoute était inégale selon la police ou les syndicats !

Le résident est toujours aussi discret et délicat derrière ses futs et ses cymbales. Le contrebassiste est d'une subtile fluidité, tout en finesse, jamais démonstratif. Quant au trompettiste, il maîtrise l'art de la délicatesse et excelle dans les passages pianissimo, un seul demi-morceau mettant en avant le bugle. Le set se conclura par un septième morceau : une improvisation entamée par Fred, rejoint par Bruno puis Sébastien. Les jeunes spectateurs se lèvent pour une standing ovation (ou pour renfiler les manteaux...).

On se rassoit pour le rappel où l'on reconnaîtra sans difficulté le célébrissime Blue Monk qui conclut en beauté cette petite heure croix-roussienne. On reviendra début mai pour le deuxième set, qu'on sait déjà gagnant, même si l'on ne connaît pas encore les partenaires de Bruno Tocanne.

 

JAZZ RHONE ALPES

BRUNO TOCANNE   QUINSIN NACHOFF   SEBASTIEN FRANCOIS

​Par Pascal Derathé - ​Vendredi 15 octobre 2010

​Yves Dorison n'est pas que photographe et chroniqueur de jazz. Il est accessoirement CPE au collège JB de la Salle à la Croix Rousse. Il profite de sa passion pour mettre en place avec Jean-Jacques Raimondi (prof d'anglais) un projet éducatif autour du jazz à destination des élèves du collège. Pour ce faire il a conclu un partenariat avec le Réseau ImuZZic et leur propose une résidence tout au long de l'année avec à la clé des concerts dans l'enceinte de l'établissement à destination des classes et de leurs familles.

On inaugurait ce soir le cycle avec un trio composé de Bruno Tocanne batteur et fondateur d'ImuZZic qui avait invité le contrebassiste Sébastien François ("régional de l'étape") et le saxophoniste nord-américain Quinsin Nachoff, un trio inédit. Le concert se déroule dans une salle disposant d'une scène bien équipée avec des vraies lumières. Une cinquantaine de gones plutôt turbulents prend place et attend le début du concert avec comme accessoire indispensable au bout du bras un téléphone, parfait pour photographier son voisin, sa voisine, envoyer des sms, twitter, jouer ou tout simplement téléphoner. Pas besoin de veilleuses tellement les écrans éclairent. Début du concert les gones se calment, les écrans restent allumés. Il s'agit d'une composition élégante de Sébastien François. Suivra un standard: Bye Bye Blackbird. On n'attendait pas ce trio dans ce type de prestation et ça passe très bien. Quinsin Nachoff est très à l'aise et son sax propose des chorus intéressants. C'est le charme des standards. On croit les connaître et à chaque interprétation on redécouvre quelque chose de nouveau. Ensuite le trio enchainera quelques compositions d'un jazz plus moderne, un peu plus hermétique. Avec le risque de faire décrocher ce public peu connaisseur mais enthousiaste dans ses applaudissements. Vers la fin du concert, Rémi Gaudillat qui était venu faire une visite de politesse à ses potes se retrouve embauché sur scène. Le quartet recaptive l'attention et permet la mise en place de duos notamment entre contrebasse et batterie de fort belle facture.

On se dit qu'il ont bien de la chance ces jeunes collégiens de pouvoir bénéficier dans leur école d'un concert de si belle qualité, même s'ils ne se rendent pas tous encore compte. 

 

JAZZ RHONE ALPES​

SANGOMA EVERETT Trio

Vendredi 20 mai 2011 - ​par Bernard Otternaud

​Excellente façon de célébrer l'homme et le "drummer" Sangoma Everett que ce concert en trio, réunissant le contrebassiste Sébastien François et le guitariste Michel Perez au batteur éblouissant que nous avons la chance d'entendre dans notre région. L'élégance était au rendezvous, et ce fut un grand moment de musique. Une musique dépouillée et convaincante. Quelques grands standards réinterprétés : Ô grand Amour (brésilien) It could happen to you, Body and soul...ont non seulement enchanté nos oreilles mais ont également manifesté la lumière qui traverse le Jazz, les pensées heureuses et généreuses de Sangoma, ses interventions fulgurantes et limpides, l'art d'alléger les tempos, les rappels, la limpidité des phrases de guitare ourlées comme de la broderie Cornely. Quelques compositions personnelles aussi de Michel, présentées comme un tryptique : Toujours, une valse lente, Elsa et son prélude aux couleurs de l'Afrique et à la mélodie lumineuse, et Virgin, sorte de bossa aux joyeuses modulations. Le public est conquis, le public est aux anges et en redemande. Deux rappels. Un All the things you are léger et dansant, puis un Blue Monk bien frappé et assez rock. Nous espérons vivement que ce concert soit le prélude à toute une série d'initiatives de cette sorte.  

 

CULTURE JAZZ

​BRUNO TOCANNE & FRANCESCO BEARZATTI

vendredi 30 novembre 2012 - par Marceau Brayard

​Voici le batteur Bruno Tocanne avec le clarinettiste-saxophoniste Francesco Bearzatti. Cette combinaison à deux, installait son décor avec ses propres repères, émancipés de toutes contraintes. Ils se consacraient à une appropriation active, redoutablement efficace, pour faire surgir des univers comportant des accents d’une familiarité croissante. En opposant des références d’une éloquence diversifiée, ils surplombaient ainsi un dépaysement constant, avec l’énergie d’une fanfare libertaire. Dans cette connivence, ils se remémoraient les opulences de la pop-music. Ne censurant rien de ces pépites volcaniques ordonnées qui s’ébranlaient jusqu’à dessiner des silhouettes aux corolles tropicales.

Ainsi ils nous propulsaient vers une géographie musicale, qui insufflait une certaine ouverture d’esprit, surement étrangère à tous ceux qui construisent un monde hermétiquement clos autour d’eux, avec des barrières et des murs. Ce promontoire d’universalité submergeait la conception culturelle avec cette pensée aventureuse. Ils habillaient l’espace de ce discours soiffard qui donnait un sentiment tranché à leur élévation. Bruno Tocanne pouvait infliger à ses cymbales quelques horions des plus retentissants, qui propageaient une illustration passionnelle. Il provoquait des claquages de nuances, dans lesquelles on transitait par des phases orageuses. Le calme effaçait la tempête. Ce soir-là, il lui fallait concilier avec un partenaire devant lequel il devait déployer tout son bailliage rythmique. Pour se loger dans cette architecture où il traçait la pression nécessaire à ce doublet, cette confluence torrentiellement endiablée. Nous emmagasinions cette charge qui s’imbriquait dans l’attente de ce que l’autre allait produire. Les ruptures pondérées venaient se fondre à la perspective nourricière que partageait ce duo au centre des schèmes d’actions inédites. Le subterfuge électronique transformait le son du saxophone ténor en guitare saturée. Talonné par la batterie qui arpentait longuement sous ce boisseau obsédant. Francesco Bearzatti cohabitait avec ses instruments entre l’élan et l’impulsion. Le cadre vierge de cette audace impliquait une pleine créativité d’instrumentiste. Pris entre ses deux tubes, il s’évadait avec cette soif d’exil à venir se délivrer ainsi de toutes les formes musicales sédentarisées. Il ouvrait les portes qui conduisaient à une croyance impénétrable vis à vis de son ressenti musical personnifié, des plus permissifs. Souffleur à mille effluves kaléidoscopiques, il poussait des sessions explosives jusqu’à l’extrême aplomb. Avec cette personnalité il devenait ce génial expérimentateur qui vous entrainait vers son monde, éclairant sa vision de grands pans des courants tendanciels des trente dernières années. Tout était inventé sur place. Cela tombait bien puisque l’écrivailleur a horreur de recopier les titres qui lui sont dictés depuis la scène, pour faire croire à celui qui va le lire, qu’en bon spécialiste il connaît toute la musique. Ce ne fut pas un affrontement entre eux deux mais une construction, avec une bonne partie d’auto-stimulation, pour aller puiser une mécanique productive extrême, du coffre-fort mental. Avec cette porosité limitrophe de genres de styles de langages, qui contribuèrent à donner du sens à la jonction d’un no man’s land imaginaire. Les yeux écarquillés du jeune public laissaient entrevoir des regards d’enfants émerveillés. Leur curiosité fut grandissante et ils en réclamèrent bien au-delà du raisonnable. Emportés par ces accélérations, dans ce temps compté d’une soixantaine de minutes, où les vagues successives créaient de façon incessante, un tourbillon magnétique sur eux.

 

JAZZ RHONE ALPES

​BRUNO TOCANNE   REMI CHARMASSON   FRED ROUDET

​Vendredi 11 février 2013 - par Pascal Derathé

​Encore une première mondiale au collège JB de La Salle. Et oui !  Yves Dorison y organise des "rencontres musicales" et a à cœur de ne pas proposer du "réchauffé".  Ce soir nous sommes gâtés.  Fred Roudet et Bruno Tocanne se connaissent sur le bout de leurs notes, par contre l'adjonction du guitariste Rémi Charmasson satisfait le contrat initial de la nouveauté.  Le concert sera un ensemble d'improvisations. Une musique libre comme les affectionne Bruno Tocanne.  Fred ou Rémi lancent un thème souvent réduit à quelques notes, ils le font tourner et les partenaires enchaînent, répondent, rebondissent. Petit a petit les idées se mettent en place et les choses prennent tournure.  Fred, armé de sa trompette et de son bugle et chose plus rare d'un euphonium, peut varier les effets auxquels il ne manque pas d'ajouter ceux associés aux nombreuses pédales qu'il a à portée de pied .  Une seule contrainte pour cette prestation : jouer Summertime (réclamé par une classe de 4ème qui bosse dessus).  On l'a eu ... Et comme on s'y attendait, bien revisité.  Ces trois là ont offert à ce jeune public qui commence à "avoir de la feuille" une musique bien libre, créée "à l'instant". Du bien revigorant ! 

 

CULTURE JAZZ

SIENNA DAHLEN quartet

​ vendredi 11 octobre 2013 - par Marceau Brayard

Nous aussi avons fait notre rentrée des classes, enfin presque, juste le temps d’une soirée, sans cours magistraux. Notre rencontre de ce soir se fait de deux contenus, deux genres, presque deux horizons qui se sont vus souvent réunis. La Chanson et le Jazz ont une histoire en commun qui s’allie sous des formes enrichissantes se nourrissant l’une de l’autre. Une voix qui manie des mots soutenue par un instrumentiste qui rajoute sa sève expressive.

Les souvenirs de cet exercice sont nombreux. Celui qui revient pour la rareté qu’il représente, nous renvoie à une rencontre entre deux hommes pliés dans le refus du formatage qui nous est imposé aujourd’hui au quotidien sur des ondes radiophoniques. Il concerne Jacques Bertin un chanteur au déterminisme scrupuleux, sculpté à l’exigence forcené, qui mariait sa voix aux notes envoûtantes et époustouflantes du pianiste Jazz Siegfried Kessler. Enveloppé sous sa cuirasse noire il se produira d’ailleurs lors du premier Printemps de Bourges en 1977 aux côtés du chanteur et du contrebassiste Didier Levallet. Ce dernier se retrouvera dans cette même salle où nous nous trouvons ce soir le 25 avril prochain. Nous gardons souvent un souvenir rempli d’une émotion secrète, qui vient se rappeler à nous aux détours de rendez-vous comme celui auquel nous sommes conviés en cette fin de journée. Il y a sûrement des traces à évacuer pour entrer à nouveau dans un nouvel univers afin de s’y fondre au mieux, au plus près. La musique requiert une part de mystère que rien ni personne ne peut expliquer objectivement d’un individu à un autre. Simplement on y retourne inlassablement à chaque fois avec cette recherche de ces moments intouchables, pour y retrouver des sensations que seule la magnétique source musicale produit. Nous transperçant en toute innocence et s’immisçant en nous d’une profondeur ultime.

Au moins, preuve est de constater avant que ne démarre ce concert, qu’il y a de la pulsion de vie dans l’air. La jeunesse laisse échapper un certain état d’excitation au milieu des prémices préparatoires à l’idée de ce qui va suivre. En gros ça change des concerts jazz lorsque les gens sont là et font la tronche, perchés sur une allure d’adulte pontifiant. Quand cette musique réclame toutes les ouvertures imaginables de l’esprit.

Loin des préoccupations scolaires, Sienna Dahlen parait avec une simplicité sereine de gestes, loin des caricaturales chanteuses qui axent tout sur la séduction brute de décoffrage. Dans la pénombre où l’obscurité ne viendra être trahie que par le feu de quelques projecteurs, les trois instrumentistes jouent instantanément sans se laisser le temps de la réflexion. La voix déploie cette brume vocale qui vous entoure de sa parure pour mieux vous envelopper. Pierre Perchaud à la guitare électrique, Matyas Szandaï à la contrebasse et Karl Jannuska à la batterie lui concoctent un lit musical dans lequel elle peut se glisser pour s’y mouvoir d’une délicate hardiesse. La formule devient vite familière, ils l’érigent selon une parfaite méthodologie assez efficace pour venir féconder la voix de la chanteuse. Elle abonde sur des registres explicites teintés de folk et de jazz. Son chant n’est nullement enseveli sous la précieuse musique que diffusent les trois complices en une parfaite syntonie. Accomplissant un véritable tissage structurel se liant intimement à la voix qui ainsi embellie prend toute son ampleur avec le détachement d’aisance.

Les musiciens donnent le signe d’intentions profondes, apparaissant selon des ardeurs que l’on peut considérer pareil à un dévouement pour celle qu’ils soutiennent, avec ce sens valeureux qui contrebalance d’ouvertures significatives, en soutenant des mélodies qu’elle vient croquer de mots où se logent des contemplations calmes. Sa voix se détache nous laissant imaginer une vision cosmique, dans laquelle elle transite sur une dizaine de titres principalement en anglais et plus rarement en français. Entrecoupant ceux-ci de quelques accompagnements à la guitare acoustique ou encore au piano.

Ce qui est révélateur et persuasif concerne la réaction du jeune public qui d’instinct se manifeste gaiement en applaudissant au quart de seconde une fois le morceau terminé. Dans cette émergence musicale ils repèrent rapidement l’aspiration harmonieuse manipulée précieusement au service de la clarté évocatrice de rêveries, qui font parties des rumeurs de son univers.

 

CITIZEN JAZZ

BRUNO TOCANNE   MICHEL BENITA   FRED ROUDET

vendredi 29 novembre 2013 - par Jean-Claude Pennec 

L’affaire n’est pas tellement que trois musiciens parmi les plus aboutis de notre catalogue hexagonal décident de convoler à Lyon, une fin de novembre, le temps d’un joli set serein et profond aux grâces multiples. Ici, le paradoxe tient d’abord au public (des classes de collégiens), au lieu (le collège J.-B. de La Salle, à la Croix-Rousse), à l’horaire (un vendredi soir d’humeur et de météo maussades) et à l’atmosphère (de quasi-clandestinité) qui entoure et nappe ce concert.

Sur un répertoire fait de compositions perso (à retrouver sur les albums de Michel Benita et Manu Codjia), de traditionnels écossais et de quelques points fixes élaborés par Miles Davis, Duke Ellington ou Bill Evans, le trio peaufine inlassablement son osmose pour un concert quasi acoustique, et tout à fait réussi. On est conquis par la qualité des sons, des silences, des attentes, des pas de deux, des rêveries solitaires. Profondeur de la contrebasse, éclats de Fred Roudet soutenus, freinés ou emballés par la batterie chatoyante de Bruno Tocanne... Mais on est surtout frappé par la qualité de l’écoute qui s’installe parmi cette classe attentive, voire fascinée. La palme revient à un très jeune spectateur qui, mâchonnant sa sucette au premier rang, maintiendra jusqu’au rappel son attention sur le trio qui le surplombe. Cela vaut aussi pour les autres élèves qui ont pris place dans cette salle de cours réaménagée en auditorium, et avant tout pour la classe de 4e (15 élèves) qui organise et prend en charge de bout en bout la soirée et ses invités : musiciens, collégiens, parents, profs et autres personnes conviées ou intéressées.

​L’initiative n’est pas nouvelle mais ne perd rien de son intérêt au fil des ans. Voilà en effet cinq saisons que, emmené par Yves Dorison, ce collège mène à bien un Projet Artistique et Culturel (PAC) Jazz qui inclut notamment, la programmation de jazzmen de renom sous la férule de Bruno Tocanne, artiste résident. A ses côtés, Fred Roudet et Michel Bénita font plus que se prêter au jeu : passées les premières secondes, leur musique, retenue, acoustique en diable, transfigure le lieu dans un quasi recueillement. Pas besoin de forcer le trait pour faire remonter les mille saveurs de ce trio inédit et pourtant si proche qui respire la sérénité.

 

JAZZ IN LYON

​BRUNO TOCANNE SOPHIA DOMANCICH LUCIA RECIO

​ Vendredi 05 mai 2015 - par Jean Claude Pennec

​Bruno Tocanne, Sophia Domancich et Lucia Recio livrent, ce soir au Collège Jean-Baptiste de la Salle, le dernier concert de la saison. Retour sur une expérience musicale inédite portée par des musiciens professionnels, une équipe pédagogique mobilisée et des collégiens / collégiennes qui refont le monde musical à leur façon.

Pour faire vite : le rendez-vous est fixé à 19 h30 au Collège Jean-Baptiste de la Salle. Trouver la salle Sangoma Everett. Puis se laisser porter par les collégiens et collégiennes qui s’occupent de tout : mise en place de la scène, de la salle, billetterie, rafraîchissements.

Pour la partie artistique, compter cette fois sur Bruno Tocanne, à la carrière longue comme des bras de drummer, responsable de la programmation musicale, avec la complicité d’Yves Dorison et qui, cette fois, propose un joli trio, avec Sophia Domancich, une vieille complice et, au chant, Lucia Recio. On est là ici dans des confins du jazz, dans ce qu’il peut avoir de plus épuré et de plus inventif, qu’il s’agisse du choix des thèmes, des sentiers musicaux suivis, de la volonté d’élaborer une musique originelle et sans complaisance. Il est vrai que Bruno Tocanne est un habitué de cette scène revivifiée, lui, le directeur artistique du collectif iMuzzic, qui a fait les belles nuits d’Agapes, et qu’on retrouve toujours et encore dans d’étonnants projets musicaux. Ce fut, il y a un an ou deux, In a suggestive way, qui coïncidait avec la disparition de Paul Motian, figure tutélaire. C’est en ce moment, Over the Hill, joué lors du dernier A Vaulx Jazz et qui emboîte le pas au fameux opéra-manifeste de Carla Bley, Escalator over the hill. Avec constance, il irrigue, défriche, fait découvrir et transporte son auditeur vers d’autres horizons, d’autres mondes. A ses côtés, il faudrait en citer beaucoup : outre Yves Bleton, Rémi Gaudillat, Fred Roudet, Samuel Blaser et d’autres, tels ceux qu’il invite précisément tout au long de l’année ici, dans ce caveau jazz improvisé. Récemment, on a ainsi retrouvé Francesco Bearzatti, ou encore Michel Benita en compagnie de Fred Roudet pour un très beau moment.

Pour boucler ce concert, le dernier de la saison, Bruno Tocanne a donc cette fois invité Sophia Domancich. Une vieille connaissance si l’on considère que le si inspiré Funerals, dans lequel on les retrouve tous deux, a été enregistré à 1991. La pianiste, autre habituée de la scène lyonnaise, présente elle aussi un itinéraire ô combien inédit et respectable, allant de Robert Wyatt à Elton Dean en passant par l’ONJ, version Didier Levallet. Enfin, autre invitée, Lucia Recio, défricheuse inspirée, dont la voix aux modulations étendues ne cesse d’arpenter des musiques diverses et sans limites, qu’il s’agisse de flamenco, de rock ou de chants en provenance d’ailleurs.

D’où évidemment la question ? Fort de toutes ces expériences accumulées par chacun, de quelles saveurs seront les harmonies que ces trois-là vont, le temps d’un soir, déployer ? Certes, il s’agit toujours et encore du même mystère qui se déroule sous nos yeux….avec la différence que ce soir, une bonne partie du public n’aura pas encore le permis de conduire. En effet, et c’est l’autre intérêt de l’événement,  voilà sept à huit ans, que de tels concerts sont organisés au Collège Jean-Baptiste de La Salle. Il s’agit d’un Projet Artistique et Culturel (PAC) Jazz, guidé par Yves Dorison, et qui voit des collégiens s’investir totalement dans une démarche artistique de long terme. L’initiative inclut notamment, la programmation de jazzmen de renom sous la férule de Bruno Tocanne, qui est donc l’artiste résident du lieu.

L’attention que porte, lors de ces concerts, le (jeune) public aux musiques qui lui sont proposées suffit à démontrer combien un tel projet est une réussite.

 

JAZZ RHONE ALPES

BRUNO TOCANNE   FEDERICO CASAGRANDE   SEBASTIEN FRANCOIS

vendredi 13 novembre 2015 - Christian Ferreboeuf

Vendredi 13, 19h35, Yves Dorison nous présente le premier des trois concerts de la sixième saison du LS Jazz Project. Quelques facéties pour les élèves et leurs parents avant de présenter "Le résident" Bruno Tocanne (c'est sa sixième année) qui va s'installer derrière sa batterie Sonor. Puis c'est au tour du "sous- locataire" Sébastien François qui relève sa contrebasse. Puis, pour "sa troisième fois" dans la salle Sangoma Everett du collège de La Salle, Federico Casagrande prend sa Fender. Le guitariste a composé la quasi totalité des thèmes joués ce soir. Trio inédit et éphémère même si, ici même, le guitariste avait joué avec le trio du contrebassiste ou en trio avec "Le résident" et le saxophoniste Francesco Bearzatti.

Pour une fois, nous délaissons de bonne grâce la première rangée au profit de la cinquième puisque les quatrièmes nous ont indiqué que les premières étaient réservés aux sixièmes ! C'est dans leur collège, c'est leur concert, dans leur salle de musique... et quelle musique !

Le guitariste transalpin nous invite au voyage à travers des compositions écrites dans différentes villes au fil de ses pérégrinations. La ballade Barcelone est notre première balade toute en douceur et délicatesse. La longue intro à la guitare de Désert, composée au Portugal, offre une palette d'effets sonores d'une grande finesse avant que le désert ne s'enrichisse des frappes subtiles des mailloches et des baguettes et de la chaleureuse vibration des cordes. Oeuvre de Bepi de Marzi, " Varda che vien matina " nous entraîne dans la sérénité majestueuse des Dolomites grâce aux notes tenues de la six cordes alliées aux frappes délicates du batteur et la rondeur de la contrebasse. Ourlée d'arpèges guitaristiques, l'ouverture légère et guillerette de Loft, quartier de Shenzen, nous transporte en Chine et laisse place à une promenade de plus en plus ample et chaloupée. Deux femmes sont évoquées par les derniers morceaux écrits à Paris. Le trio démarre ensemble Leaf, voluptueux velouté aux volutes qui virevoltent. Clear, suave, sensuel et sensible offre une belle conclusion à cette heure de bonheur servie sur un plateau, celui de La Croix Rousse !

Un rappel s'impose, jeunes et moins jeunes en redemandent... Varda che vien matina nous est redonné. Les locaux de l'étape n'ont eu leurs partitions que la veille. Une mise en place l'après-midi même a suffi aux trois compères. Une apprentie éclairagiste a fait un joli travail de lumière, coachée par une "ancienne". Une quatrième interviewe les artistes. Les élèves rangent leurs tables et leurs chaises. Les musiciens font de même pour leurs instruments. Les sourires sont sur toutes les lèvres. Il n'est que... 21h, ce vendredi 13...

 

CITIZEN JAZZ

​BRUNO TOCANNE   FEDERICO CASAGRANDE   SEBASTIEN FRANCOIS

vendredi 13 novembre 2015 - par Jean Claude Pennec

On aurait tendance à faire la fine gueule. Surtout pas. Vendredi 13 novembre, rendez-vous au Collège Jean-Baptiste de La Salle (Croix-Rousse) le temps d’un concert de jazz. Au programme, un trio emmené par Bruno Tocanne, à peine sorti du disque « Escalator over the hill », et qu’ont rejoint Sébastien François, contrebasse, et Federico Casagrande, guitariste. Au programme, l’art du trio. Celui de trois artistes qui se connaissent par cœur, expériences entrecroisées, même goût vers des harmonies revisitées, voire inédites. En la matière, on peut évidemment s’attendre à un concert soigné, un de ces sets où les minutes ralentissent, ou chaque morceau qui suit apporte comme une solution à celui qui l’a précédé. L’expérience accumulée parle pour eux : depuis près de cinq ans, Bruno Tocanne et ses amis organisent plusieurs fois par an, en ce lieu, des concerts différents, où le seul but recherché est celui de faire découvrir, comprendre et aimer la musique. Ca n’a l’air de rien mais ce n’est pas si simple. D’ailleurs, l’essentiel ici est presque moins dans le concert lui-même que dans ce qui attise le trio pour un soir : la mobilisation des élèves du collège qui prennent en charge à peu près toute la soirée (avec la complicité d’Yves Dorison). De la scène à la salle. De la sono à la billetterie. Des programmes à la distribution des billets d’entrée.

Le résultat ? Des concerts étonnants, où une salle pleine de collégiens de toutes classes découvre le jazz et la musique improvisée. Certes, le collège leur dispense ici et là théorie, histoire du jazz, goût pour les musiques et autres rencontres. Mais ces concerts qui viennent ponctuer cet enseignement et qui se déroulent systématiquement un vendredi-fin de semaine, se révèlent comme la concrétisation de tout ce que le collège souhaite enclencher.

On ne vous refera pas le couplet de notre merveilleux enseignement secondaire qui à force de maths, d’économie, de physique et de français indispensables, en oublie d’emmener les élèves vers ces matières fondamentales que sont le dessin, le goût du beau, la musique et l’histoire de l’Art, de tous les Arts. Mais ici, à Jean-Baptiste de la Salle, le rêve semble bel et bien devenu réalité. Des concerts de toute beauté. Des artistes largement inspirés par le lieu et le public. Et devant eux, une ribambelle de collégiens qui ne perdent pas une miette de ce qu’ils ont aidé à réaliser.

​Depuis 1999, le collège s’est lancé dans cette expérience. Et depuis cinq ans, Bruno Tocanne, musicien, drummer, empêcheur de battre en rond et l’un des inspirateurs du collectif iMuZZic, est chargé, tout au long de l’année, de convier des musiciens à croiser le fer, les cordes et les baguettes en sa compagnie. Quelques noms s’attachent à ces expériences : Bearzatti, Michel Pérez, trop rare à Lyon, Federico Casagrande, Sébastien François et évidemment Bruno Tocanne.

Allez comprendre : dans cette salle banale de collège, les concerts prennent une autre dimension. Parce que les artistes ont face à eux ce jeune public qu’escortent parfois quelques parents ? Parce qu’ils trouvent face à eux une spontanéité de ton inédite ? Parce que le lieu et le moment inspirent plus particulièrement les musiciens ? La liberté de ton de certains de ces concerts reste encore en mémoire. Tel ce petit joyau en compagnie de Federico Bearzatti. Grand moment.

 

JAZZ RHONE ALPES

BRUNO TOCANNE   ANNE QUILLIER   DANIEL ERDMANN

Christian Ferreboeuf 

Comme à la maison, une lampe de chevet est allumée sur les amplis en fond de scène. Yves Dorison nous présente cette dernière soirée de la saison 6, épisode 3. Le résident Bruno Tocanne s'installe à la batterie. Déjà présente au concert de mars, Anne Quillier prend place derrière le Fender Rhodes et le Moog. Deux ans après sa première visite, Daniel Erdmann ("musicien XXL") entre avec son saxophone ténor. C'est donc un trio inédit qui va se produire pour la première fois dans la salle Sangoma Everett du collège Jean-Baptiste de La Salle. Comme chaque fois, ce sont des élèves de quatrième qui assurent la logistique, de l'accueil aux lumières en passant par la sonorisation. De bonne grâce, les adultes ont laissé les trois premiers rangs aux jeunes élèves. Une surprise attend Margaux (née le 20 mai) qui va souffler les bougies de son gâteau d'anniversaire sur scène face à ses camarades, parents et amis assis sur leurs chaises de collégiens !

Place à la musique ! La pianiste commence seule au Fender Rhodes Last flight, l'une de ses compositions figurant sur "Daybreak", l'album de son sextet. Le saxophoniste lui emboîte le pas suivi du batteur qui sollicite d'abord ses cymbales puis ses toms et sa grosse caisse. Début de concert plutôt enlevé. Plus serein et d'une belle fluidité qui monte en puissance, Let sleeping dogs lie, autre titre de Anne Quillier confirme la sensation d'écouter un trio qu'on croirait rodé alors qu'il est inédit, tant la complicité est instantanée. " Essayons de déguster le moment" nous propose Daniel Erdmann après avoir changé de pupitre avant d'entamer avec ses compagnons d'un soir le dynamique 1000 secrets, dédié à son compatriote le saxophoniste allemand Heinz Sauer, âgé de quatre-vingt-trois ans. S'ensuit un autre titre du saxophoniste : la ballade Jan K. inspirée par un footballeur tchèque, blessé dans les premières minutes d'un match lors d'une coupe du monde, "Pour rééquilibrer le monde".

Moog, saxophone sans le souffle et mailloches installent le climat envoûtant de Bright weather(titre provisoire) de Anne Quillier qui va crescendo. Puis retour au répertoire de Daniel Erdmann avec A.M. qui rend hommage au regretté tromboniste Albert Mangelsdorff, dans une suite d'échanges de solos sax-clavier soutenus par une batterie toute en rondeurs. Bruno Tocanne se retire derrière le rideau pour permettre à ses deux invités de nous gratifier d'un allègre duo où pointent les capacités percussives du Fender et les grosses basses du Moog contrastant avec la voluptueuse chaleur du ténor. Le batteur revient pour conclure le concert avec Nothing... "C'est pas rien ce morceau !" constate le saxophoniste en regardant la partition créée par la pianiste. En fait, c'est subtil et délicat, plein de nuances.

Jeunes et moins jeunes se donnent les moyens d'obtenir, en rappel, une berceuse toute en douceur offerte par ce trio d'un soir, mixte et cosmopolite qui conclut en beauté cette saison 6. Espérons qu'une saison 7 nous offrira encore de si beaux moments éphémères entre ces murs croix-roussiens...

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